Entre la politique annoncée et la réalité sur le terrain, il y a tout un gouffre, constate le collectif Romeurope. Les familles roms vivent toujours dans une extrême précarité, s'inquiète Jean-François Corty de l'association médecins du monde.
« Les familles roms précaires en France sont toujours en danger. Il y a encore des enfants en bas âge, des malades, des personnes âgées, qui se retrouvent à la rue. Se nourrir, se soigner, se loger, restent problématiques.
Le gouvernement manque de courage politique, déplore Pascale Quiviy de l'association CCFD-Terre solidaire. Selon elle, la volonté de plusieurs ministères d'améliorer la situation des Roms est ainsi effacée par l'action musclée du ministre de l'Intérieur.
« Pour le ministère de l'Intérieur, montrer sa fermeté est important, et il est populaire pour ça. Mais il y a un manque de courage de la part de la majorité pour mettre en vigueur des valeurs sur lesquelles pourtant la majorité a été élue. Des valeurs de solidarité, d'ouverture, de tolérance, donc une bonne politique courageuse serait de prendre ces sujets à bras le corps et agir ».
La circulaire d'août 2012 préconise des diagnostics individualisés des personnes avant chaque évacuation d'un bidonville. Or, neuf mois après sa publication, Romeuropa constate que sur 100 évacuations, moins de 10 ont été précédées de diagnostics.