Quatre cents campements illégaux faits de bric et de broc aux abords des voies ferrées ou des forêts domaniales sont comptabilisés en France. Autant de cauchemars pour les élus locaux, submergés de plaintes de riverains excédés, surtout quand ceux-ci vivent eux-mêmes dans une forte précarité, dans le nord et le sud du pays par exemple.
Pour Philippe Goossens de l'Association européenne des droits de l'homme (AEDH), ne pas donner des conditions de vie correctes aux Roms, c'est forcément attiser les frictions : « Les élus locaux refusent la scolarisation des enfants, refusent le ramassage des immondices, ils refusent de donner l'eau. Les populations riveraines souffrent de cette situation parce que quand vous avez un bidonville au bout de votre jardin, vous souffrez. Ce n'est pas facile. Si en plus les autorités rejettent ces populations qui sont au bout de votre jardin, qu'est ce que vous faîtes ? Vous vous sentez complètement abandonnés et vous leur en voulez ».
Depuis le début de l'année, 4 000 Roms ont dû quitter leurs lieux de vie : 3 000 sous la pression de la force publique, 1 000 après un incendie ou une agression.