Calé sous un pont, juste à côté d’une grande route nationale, se trouve l’un des nombreux bidonvilles qui parsèment la région parisienne. Environ trente-cinq familles, soit quatre cents personnes, vivent ici à Ris-Orangis dans des maisons construites avec des bouts de bois et des morceaux de métal. Ici, les propos tenus par Manuel Valls ont, au mieux, provoqué un soupir désabusé, au pire, une vraie colère. Cette situation de grande précarité, personne ne l’a choisie.
Education
Adela Kobachi a 25 ans. Cela fait maintenant dix ans qu’elle est en France et elle n’espère qu’une chose : pouvoir travailler. « Je ne peux pas travailler, explique-t-elle, je n’ai pas de papiers. J’ai les papiers de la Roumanie, mais je n’ai pas la carte de séjour qui me donne le droit de travailler. J’aimerais bien trouver un travail (...) Je sais que tant que je peux avoir des papiers, je peux travailler, je peux avoir un logement, un loyer. Mais tant que je n’ai pas cela, je ne peux rien faire ».
Son seul espoir, ce sont ses trois enfants. Le plus âgé est au collège. Elle ne compte désormais plus que sur leur éducation, afin qu'eux, au moins, puissent trouver plus tard un emploi. « Tant que mes enfants vont grandir et qu’ils vont pouvoir aller l’école, je suis sûre que ça leur sera utile pour avoir un métier, espère-t-elle. Et avec ce métier, ça va tout changer. Mais tant que la police, le préfet, le maire, même dans un bidonville, on ne nous laisse pas rester, on ne peut pas ramener les enfants à l’école. Et les enfants vont tout oublier. Et tout sera fichu ».
Adela et sa famille se sont installées en septembre 2012 dans ce bidonville, qui devrait a priori être démantelé dans quelques semaines.