Avec notre correspondant à Bucarest, Luca Niculescu
Dans la communauté rom de Roumanie, Florin Cioaba avait plutôt la réputation d’un sage. Avec son physique impressionnant et sa voix calme, il s’était autoproclamé « roi des Roms » à la mort de son père, également suite à un arrêt cardiaque, voici une quinzaine d’années. Son père, Ion Cioaba, était une figure plus respectée encore dans la communauté rom, car il avait survécu à la déportation lors de la Seconde Guerre mondiale.
Il y a dix ans, Florin Cioaba avait suscité un tollé lorsqu’il avait organisé les noces de sa fille, âgée d’à peine 12 ans. Suite au scandale qui a éclaté, il a annulé les noces et a commencé à militer contre le mariage des Roms dès leur adolescence, une tradition répandue au sein de cette minorité, forte d’environ 1,5 million de personnes en Roumanie.
On s’aperçoit aujourd’hui que le « roi des Roms » ne possédait pas la fortune fabuleuse qu’on lui prêtait. Sa famille vient de demander une aide financière à l’État roumain pour rapatrier son corps de l’hôpital turc, où il est décédé d’un arrêt cardiaque.