Loi anti-niqab: les violences urbaines de Trappes, une exception

En France, la situation demeure tendue à Trappes, en région parisienne, après deux nuits d'émeutes. Des violences urbaines ont éclaté les 19 et 20 juillet après l'arrestation d'un homme qui s'opposait aux policiers souhaitant contrôler sa femme intégralement voilée. Ces contrôles sont courants depuis la loi anti-niqab dans l'espace public, entrée en vigueur en avril 2011.

Le 25 juin dernier, l'Observatoire de la laïcité rendait son rapport d'étape, un premier bilan détaillé de l'application de la loi anti-niqab. On y apprend ainsi que, globalement, l'application de la loi s'effectue sans recours à la contrainte et sans occasionner de trouble à l'ordre public.

Ainsi, depuis sa mise en application et jusqu'en avril dernier, 705 contrôles ont été effectués, dont 423 concernant des femmes entièrement voilées. Au total, 661 verbalisations ont été établies.

Le rapport indique que la grande majorité de ces personnes sont nées en France, qu'elles se situent dans la tranche d'âge 20-29 ans et que près de 30% des contrôles sont réalisés en région parisienne, notamment dans les Yvelines. Les autres régions concernées sont les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes et les départements du Nord.

Après deux années d'application de la loi, 302 procédures ont fait l'objet d'une réponse pénale, essentiellement une amende ou un simple rappel à la loi. Il y a également peu de récidivistes, cinq personnes seulement ont été contrôlées et verbalisées au moins dix fois en deux ans. Mais ces dernières ne désarment pas, jugeant la loi liberticide. L'une d'elles a saisi la Cour européenne des droits de l'homme. Sa requête sera examinée dans les prochains mois.

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