France: fin d'un débat sur l’énergie intervenu à un moment-clé

Après huit mois de discussions, les participants du débat national français sur la transition énergétique se sont réunis une dernière fois ce jeudi 18 juillet. Le nouveau document qui en ressort, baptisé « Synthèse des travaux », remplace les quinze « recommandations » par quinze « enjeux principaux », suite aux réclamations du syndicat patronal Medef, qui avait refusé d'endosser le texte final sous sa première appellation. Ce débat intervient quoi qu'il en soit dans un contexte particulier.

Le Medef a finalement accepté dans l'après-midi un document légèrement remanié sur la forme mais quasiment inchangé sur le fond, par rapport au projet de recommandations que la première fédération patronale française refusait d'endosser. « C'est un argument qui pouvait paraître de pure forme, mais appeler un document "recommandations adoptées" alors qu'en réalité, sur plusieurs recommandations, certains veulent ça et d'autres le contraire, ça n'a pas de sens », a expliqué Michel Guilbaud, directeur général du Medef.

Cette synthèse vise à concilier les intérêts divergents tout en laissant ouverts des désaccords de fond sur certains points, comme l'objectif de diviser par deux la consommation d'énergie d'ici 2050, ou encore le nucléaire. Le nouveau document a été approuvé par le patronat, les syndicats, les ONG, les élus et les experts réunis.

Deux moment-clés

Cette décision n'est pas anodine dans l'agenda énergétique du pays. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, c'est la troisième fois que la France redéfinit sa stratégie énergétique, non pas pour des raisons politiques, mais parce que les équipements arrivent en fin de vie, comme c'est le cas pour le nucléaire.

Ainsi, l’Hexagone en est de toute façon à un stade où il va falloir remettre de l'argent sur la table. La question, c'est de savoir sur quelle technologie investir. Quelle sera la place du fossile, du nucléaire ou des énergies renouvelables ?

Il y a un deuxième élément de contexte non négligeable. Paris va en effet accueillir en 2015 une conférence sur le climat, et ce sera peut-être la plus importante de la décennie. A ce titre, la France doit être exemplaire.

Arbitrage attendu à la rentrée

A la différence du précédent débat de 1973, qui s'est déroulé en plein choc pétrolier et qui a totalement misé sur le nucléaire, le débat d'aujourd'hui propose une nouvelle équation qui, indépendamment des économies d'énergie - sur le bâtiment par exemple -, va inclure plus fortement les énergies renouvelables.

Ces recommandations ne font pas l'unanimité, surtout dans le contexte actuel de crise économique. Le débat est donc en place pour donner des propositions au gouvernement, dont l'arbitrage est attendu à la rentrée.

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