France : Bernard Tapie, un livre et une garde à vue record

Quatrième jour de garde à vue pour Bernard Tapie ce jeudi 27 juin. L'homme d'affaires est entendu dans l'enquête sur l'arbitrage qui lui a permis d'obtenir 403 millions d'euros en 2008 pour solder son litige avec le Crédit Lyonnais.

C'est la garde à vue la plus longue depuis le début de cette enquête ayant pour l'heure abouti à trois mises en examen. Quatre jours d'audition pour répondre à une question finalement simple : Bernard Tapie a-t-il été un simple bénéficiaire ou est-il l'architecte de l'arbitrage qui lui a permis d'empocher des dizaines de millions d'euros ?

« S'il ya eu entourloupe, j'annule tout », affirmait bravache l'homme d'affaires il y a peu. Lundi matin, il ajoutait encore : « Je ne suis pas inquiet, je me demande bien ce qu'ils peuvent trouver ! »

Mais quatre jours de garde à vue sont le signe que les enquêteurs doivent avoir de sérieux doutes quant à la légalité de cet arbitrage.

Les policiers ont la preuve que Pierre Estoup, le juge arbitre mis en examen, et Bernard Tapie se connaissaient de longue date. Or, un arbitre ne doit théoriquement pas avoir de lien avec les parties.

Dans un livre paru ce jeudi 27 juin, Bernard Tapie réaffirme que Nicolas Sarkozy n'a pas provoqué le recours à l'arbitrage. Or, Stéphane Richard, lui aussi mis en examen, a soutenu devant les policiers que la décision de l'arbitrage avait été prise à l'Elysée... par Claude Guéant.

Bernard Tapie joue gros, en tout cas une partie de sa fortune. En cas de mis en examen, une partie de ses biens pourrait être placés sous séquestre.

Partager :