Affaire Tapie/Lagarde: Stéphane Richard mis en examen pour «escroquerie en bande organisée»

Le PDG d'Orange, Stéphane Richard a été mis en examen pour «escroquerie en bande organisée» dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage ayant mis fin au contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde au ministère français des Finances, se dit confiant et combatif. Mais son avenir s'assombrit. Quelques heures plus tard, dans la soirée de mercredi, l'ancien président du Consortium de réalisation (CDR), Jean-François Rocchi, a lui aussi été mis en examen pour «escroquerie en bande organisée», ainsi que pour «usage abusif de pouvoirs sociaux». Ce matin, sur RTL, Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'Innovation et à l'Economie numérique, est allée encore plus loin lorsqu' interrogée sur l'avenir du PDG d'Orange, elle a répondu : «la question est posée».

Stéphane Richard est sorti de ces deux jours de garde à vue visiblement ébranlé. Il a passé la journée à l'Hôtel-Dieu dans un état de « grande fatigue ». Et c'est dans le plus vieil hôpital de Paris que les magistrats sont venus lui signifier sa mise en examen. Avec un chef d'inculpation particulièrement infamant : « escroquerie en bande organisée ».

Les enquêteurs veulent savoir pourquoi Bercy a lancé la procédure d'arbitrage contre l'avis des services du ministère, qui prévoyaient une lourde facture pour l'Etat. Christine Lagarde a dit qu'elle assumait ce choix. Entendue par la Cour de justice de la République (CJR), elle a été placée sous le statut de témoin assisté. Les enquêteurs ont acquis la certitude qu'à Bercy c'était son bras droit, Stéphane Richard, qui gérait les dossiers politiques sensibles.

Les regards se tournent vers Claude Guéant

Cette nouvelle mise en examen tend à démontrer que l'hypothèse d'une entente pour biaiser le processus prend corps dans l'esprit des enquêteurs. Après le juge arbitre Pierre Estoup, Stéphane Richard est le deuxième à être mis en examen pour escroquerie en bande organisée.

Les enquêteurs vont maintenant chercher à déterminer s'il y a eu des instructions de l'Elysée. Tous les regards se tournent maintenant vers Claude Guéant, les protagonistes ayant confirmé la tenue d'une réunion au Château, en 2007, avec le secrétaire général de l'Elysée.

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