Stéphane Richard est sorti de ces deux jours de garde à vue visiblement ébranlé. Il a passé la journée à l'Hôtel-Dieu dans un état de « grande fatigue ». Et c'est dans le plus vieil hôpital de Paris que les magistrats sont venus lui signifier sa mise en examen. Avec un chef d'inculpation particulièrement infamant : « escroquerie en bande organisée ».
Les enquêteurs veulent savoir pourquoi Bercy a lancé la procédure d'arbitrage contre l'avis des services du ministère, qui prévoyaient une lourde facture pour l'Etat. Christine Lagarde a dit qu'elle assumait ce choix. Entendue par la Cour de justice de la République (CJR), elle a été placée sous le statut de témoin assisté. Les enquêteurs ont acquis la certitude qu'à Bercy c'était son bras droit, Stéphane Richard, qui gérait les dossiers politiques sensibles.
Les regards se tournent vers Claude Guéant
Cette nouvelle mise en examen tend à démontrer que l'hypothèse d'une entente pour biaiser le processus prend corps dans l'esprit des enquêteurs. Après le juge arbitre Pierre Estoup, Stéphane Richard est le deuxième à être mis en examen pour escroquerie en bande organisée.
Les enquêteurs vont maintenant chercher à déterminer s'il y a eu des instructions de l'Elysée. Tous les regards se tournent maintenant vers Claude Guéant, les protagonistes ayant confirmé la tenue d'une réunion au Château, en 2007, avec le secrétaire général de l'Elysée.