Stéphane Richard : un homme proche de la gauche, à la tête du cabinet d'un ministre de droite. En juin 2007, Christine Lagarde a instauré une relation de confiance avec son bras droit. Il faut dire que ses relations avec le monde des affaires l’ont aidé.
Le monde de l’entreprise, Stéphane Richard le connait bien. Dans le passé, il a travaillé à la Compagnie générale des eaux (CGE), auprès de Jean-Marie Messier. Il s’est, ensuite, occupé du développement du pôle immobilier du groupe. Il rachète, ensuite, ce pôle immobilier, avec un fonds d'investissement, puis revend ses parts. Une opération qui fait de lui un homme très riche.
Confirmé à la tête d’Orange
Après un passage chez Veolia où il dirige la branche transports et Bercy, Stéphane Richard rejoint en 2010, l’opérateur France Télecom-Orange. Son arrivée est bien accueillie. Chez Orange, on le décrit comme un patron souvent « atypique », mais respecté au sein du groupe.
Convoqué par les enquêteurs de la brigade financière, Stéphane Richard doit s’expliquer pour le rôle et la responsabilité du ministère de l'Economie dans la décision de recourir en 2007 à un arbitrage pour mettre fin au contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. Un arbitrage qui s'est soldé par le versement de 403 millions d'euros à l'homme d'affaires. Stéphane Richard a été placé, ce lundi, en garde vue et Orange assure qu'il est maintenu à la tête de l'entreprise.
Les responsabilités de l’Elysée
Les enquêteurs veulent également connaitre les responsabilités de l'Elysée, dans le choix du recours à une procédure arbitrale. Une procédure peu utilisée dans ce type d’affaires. Dans un premier temps, Stéphane Richard a préservé l’exécutif et affirmé qu’il n’y a eu « ni ordre, ni instruction, ni pression particulière », de la part de l’Elysée.
Par la suite, selon le journal satirique Le Canard Enchainé, Stéphane Richard a évoqué une « instruction » transmise par l'ancien secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, lors d’une réunion en 2007. Il a évoqué une « réunion de validation » avec l'Elysée, mais en indiquant que l'idée émanait des liquidateurs des sociétés de Bernard Tapie et avait été relayée par Jean-François Rocchi, le président du Consortium de réalisation (CDR), la structure chargée de solder le passif du Crédit lyonnais. Jean-François Rocchi qui a également été placé en garde en vue ce lundi.