Affaire Tapie/Lagarde: Stéphane Richard à son tour entendu par les juges

En France, l'enquête sur l'arbitrage rendu entre le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie se poursuit. C'est au tour de Stéphane Richard d'être entendu ce lundi 10 juin dans la matinée par la justice. Au moment des faits, il était le directeur de cabinet de la ministre des Finances Christine Lagarde, elle-même impliquée dans cette affaire. Qui a pris la décision de recourir à un arbitrage, s'est-il déroulé dans des conditions normales, y a-t-il eu fraude ? Des questions qui restent encore sans réponse. C'est pourquoi Stéphane Richard est convoqué dans le bureau de la brigade financière.

Après l'audition de l'ancienne ministre des Finances, Christine Lagarde, c'est maintenant au tour de son ancien chef de cabinet, Stéphane Richard, d'être entendu. Si son ancienne patronne a simplement été placée sous le statut de « témoin assisté », qu'en sera-t-il de Stéphane Richard, aujourd'hui patron d'Orange ?

La brigade financière cherche à comprendre quel rôle il a joué dans l'arbitrage privé rendu dans l'affaire opposant l'homme d'affaires Bernard Tapie au Crédit Lyonnais lors de la vente d'Adidas. Elle veut également connaître les responsabilités de Bercy et de l'Elysée dans le choix du recours à une procédure arbitrale, procédure peu utilisée dans ce genre d'affaire.

« Instruction » transmise par Claude Guéant

Dans un premier temps, Stéphane Richard a préservé l'Elysée en affirmant qu'il n'y avait pas eu d'ordre, d'instruction ou de pressions particulière de la part de Nicolas Sarkozy dans ce dossier.

Mais ensuite, Stéphane Richard a évoqué une « instruction » transmise par l'ancien secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, en 2007, lors d'une réunion.

Il a cependant affirmé que l'idée de l'arbitrage provenait des liquidateurs des sociétés de Bernard Tapie, arbitrage ensuite validé par Nicolas Sarkozy. L'actuel PDG d'Orange affirme qu'il s'est juste contenté d'en vérifier la validation.

Stéphane Richard joue gros ce lundi 10 juin, car s'il ne parvient pas à convaincre les enquêteurs il pourrait être mis en examen avec le risque de devoir démissionner d'Orange.

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