A minima, c'est une faute déontologique. Mais pour les mis en examen du dossier Bettencourt, dont fait partie Nicolas Sarkozy, cette révélation est avant tout une « bombe », qui pourrait bien faire exploser toute l'instruction du juge Gentil.
Le 7 juin 2011, lorsque le magistrat bordelais organise une expertise sur l'état de santé de Liliane Bettencourt, il convie parmi les experts Sophie Gromb, médecin au CHU de Bordeaux. Elle serait restée seule une bonne demi-heure avec Jean-Michel Gentil et Liliane Bettencourt, dans la chambre de celle-ci, à Neuilly-sur-Seine.
Cette expertise est contestée par la défense, car elle a été menée au saut du lit, sans préavis, sur une octogénaire sourde et désorientée. Et surtout parce qu'elle sera déterminante pour la suite de l'instruction. Concluant à l'état de faiblesse de la milliardaire, elle est en effet à l'origine de la douzaine de mises en examen du volet « abus de faiblesse » de la tentaculaire affaire Bettencourt.
Problème : selon Le Parisien, Sophie Gromb n'est pas, pour le juge Gentil, un expert comme les autres. C'est une proche, qui aurait même été son témoin de mariage. Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy, se dit stupéfait. Il envisage déjà des recours. Le juge Gentil a peut-être pêché par excès d'amitié, et cela pourrait mettre à mal toute son enquête.