Opération recadrage du parquet de Bordeaux. Le procureur Claude Laplaud se fend d'un communiqué lapidaire : le parquet doit procéder à une analyse détaillée de plusieurs milliers de pièces et a trois mois pour rendre son réquisitoire définitif, écrit-il en substance. Pour l'heure, il explique ne s'être forgé aucune opinion.
Ce que ne dit pas le procureur, c'est que conformément à la circulaire de la politique pénale, dès l'instruction du juge Gentil bouclée, le parquet a bien envoyé un rapport administratif au ministère de la Justice.
Officiellement, on n'en connaît pas la teneur. Mais l'affaire Bettencourt étant un dossier particulièrement signalé, c'est à n'en pas douter une analyse juridique critique de la mise en examen de Nicolas Sarkozy qui a été fournie à la Chancellerie.
Jusqu'à présent, le procureur n'a jamais partagé la position du juge Gentil, estimant que l'ancien président n'avait pas sa place au tribunal.
Il est donc fort probable qu'il requiert un non-lieu. Mais au final, ce seront les juges qui auront le dernier mot. Ils ne seront, en aucun cas, tenus de suivre les réquisitions du parquet.