Pourtant habitués à recevoir des courriers véhéments, les magistrats bordelais ont été surpris par la violence de celui-ci. Car cette lettre profère clairement des menaces de mort. «Vous êtes physiquement bien protégé, lance l'auteur au juge Jean Michel Gentil, mais l'un des vôtres va disparaître.» L'auteur accuse le magistrat d'avoir franchi l'irréparable et joint à son courrier des munitions d'armes de guerre, des cartouches chargées à blanc, précise l'auteur anonyme, en attendant -prévient-il- de monter nos interventions.
Des menaces formulées après les commentaires virulents de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy, remarque Françoise Martre présidente du syndicat de la Magistrature. «Depuis la mise en examen de Nicolas Sarkozy, on assiste à un déchaînement des attaques frontales et relativement violentes à l’égard de la justice avec une volonté de décrédibiliser les magistrats bordelais. Ce type de comportement, lorsque l’on attaque les institutions de la République, aboutit à l’incompréhension des citoyens, à une perte de confiance et cela peut susciter effectivement, chez des personnes qui ne peuvent pas décrypter ce qui se passe ce type de débordement» précise la magistrate.
Par conséquent, les principaux syndicats de magistrat appellent les hommes politiques à prendre leur responsabilité et à respecter l'indépendance des magistrats. Valeurs essentielles, précisent-ils, au bon fonctionnement de la République.