Lassé d’être la cible de nombreuses critiques depuis vendredi, le juge Jean-Michel Gentil a donc décidé de contre-attaquer. « Il est magistrat, mais comme toute personne, il a le droit de défendre ses droits », a expliqué, samedi son avocat, Maître Barousse.
Vendredi matin sur Europe 1, Henri Guaino, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, avait utilisé des mots très durs contre le juge. Il a « déshonoré un homme, les institutions, la justice » avait-il déclaré. Cette mise en examen de l’ancien président était à ses yeux, « irresponsable ». Comme Henri Guaino, les proches de Nicolas Sarkozy n’ont eu de cesse, depuis vendredi, de cibler le magistrat.
Attaque frontale
L’ancien ministre Brice Hortefeux avait parlé d’un « traitement exclusivement à charge ». Christian Estrosi, le député-maire de Nice, « d’instrumentalisation », alors que Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l’UMP, y voyait là de l’« acharnement ». Bref, des propos souvent très virulents.
Selon les quotidiens Le Monde et Le Parisien, Nicolas Sarkozy, lui-même, aurait attaqué frontalement le juge à l’issue de l’audition de jeudi, alors que Jean-Michel Gentil lui notifiait la fin de l’audition, l’ancien président aurait répondu : « ne vous inquiétez pas, je n’en resterai pas là, ce n’est pas terminé... ».
Des propos que le magistrat a interprété comme une menace. Pour preuve, il a demandé dans un premier temps à sa greffière de noter l’incident. Ce que le juge n'a finalement pas décidé de faire devant l'insistance de Me Thierry Herzog, avocat de l'ancien président français.