Pas de suspense pour Martine Aubry. Mercredi, l'hebdomadaireLe Canard Enchainé a révélé, sur la foi d'un projet d'arrêt qu'il a pu consulter, que la chambre de l'instruction s'apprêtait à annuler toutes les poursuites à l'encontre de l'actuelle maire de Lille dans l'enquête sur l'exposition à l'amiante des salariés de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados.
Un revers pour Marie-Odile Bertella-Geffroy, la juge d'instruction qui depuis a quitté ses fonctions, et qui estimait que Martine Aubry n'avait pas pris toutes les mesures pour protéger efficacement les travailleurs face à la fibre cancérigène à l'époque où elle était directrice des relations du travail au ministère de l'Emploi (entre 1984 et 1987).
Beaucoup d'observateurs, y compris l'Association nationale des victimes de l'amiante (Andeva), pourtant partie civile dans ce dossier, s'étaient montrés sceptiques quant au bien-fondé juridique de cette mise en examen.
Le parquet général avait de son côté requis son annulation au motif que l'influence du lobby de l'amiante sur les pouvoirs publics n'était pas établie et que la responsabilité des fonctionnaires, comme l'était Martine Aubry dans les années 1980, ne pouvait être engagée car le pouvoir de décision appartient au seul ministre.
Sur les 17 personnes mises en examen, sept pourraient donc être blanchies. Une relaxe synonyme d'éclaircie pour l'avenir politique de Martine Aubry.