Le dossier de l'amiante, c'est un vieux serpent de mer judiciaire. Un dossier qui comprend 44 tomes et qui est à l'instruction depuis plus de 15 ans. En effet, les premières plaintes pénales de travailleurs exposés à cette fibre, une fibre massivement utilisée pour l'isolation des bâtiments, datent de 1996.
Et dans cette affaire, la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy s'intéresse à l'action des pouvoirs publics face à l'amiante dans les années 70 et 80. C'est dans ce cadre qu'elle va convoquer Martine Aubry, puisque de 1984 à 1987, l'ex-première secrétaire du Parti socialiste occupait un poste de direction au ministère du Travail.
Déjà entendue comme témoin, Martine Aubry a toujours affirmé que la législation à l'époque permettait, à ses yeux, de protéger efficacement la santé des salariés.
Les enquêtes se heurtent cependant à une absence de volonté politique d'établir les responsabilités. En début d'année, la chambre de l'instruction, sans motiver sa décision, a même dessaisi la juge Bertella-Geffroy du volet Eternit et six mises en examen de plusieurs dirigeants du groupe industriel qui fabriquait l'amiante ont été annulées.
A titre de comparaison, il y a quelques mois en Italie, deux responsables d'Eternit ont été condamnés à 16 ans de prison par le tribunal de Turin.