Que l’ancien ministre du Budget, convaincu de fraude fiscale, réfléchisse à se représenter aux élections législatives, voilà une nouvelle dont le Parti socialiste se serait bien passée.
Scandalisés, plusieurs élus socialistes sont rapidement montés au créneau pour dénoncer l’attitude de leur ancien camarade. C’est notamment le cas d’Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, qui avait exclu Jérôme Cahuzac du parti : « Il ferait une grave erreur. Ce serait un manque de dignité par rapport à l’engagement qu’il a pris de tirer toutes les leçons de la faute qu’il a commise, des mensonges vis-à-vis de la représentation nationale, vis-à-vis des Français, vis-à-vis du président de la République ».
Un élu aux prises avec la justice qui retente sa chance devant les électeurs. Le phénomène n’est pas nouveau. Exemple récent : celui de Gaston Flosse, réélu à la présidence de la Polynésie française, malgré ses nombreuses condamnations. Pour beaucoup, ce genre de pratique doit cesser. Ainsi, pour Ségolène Royal, la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, Jérôme Cahuzac ne peut pas se représenter, c’est une question de morale : « Là il y a une transgression très grave et d’un interdit d’une règle absolue en politique qui est de servir les autres et de ne pas se servir. Donc ce qu’il a commis est beaucoup trop grave. Et il ne reviendra pas en politique ».
Le pronostic de Ségolène Royal se vérifiera-t-il ? Réponse d’ici une dizaine de jours. Jérôme Cahuzac a jusqu’au 24 mai pour faire part de sa décision.