François Hollande et Marine Le Pen à égalité dans un hypothétique premier tour de la présidentielle… Et loin devant : Nicolas Sarkozy. Le président socialiste et la patronne du FN récolteraient chacun 22% des voix. Nicolas Sarkozy, lui, serait en tête de ce premier tour, avec 30% des suffrages. Une première place donc pour l’ancien président UMP, et une deuxième place ex-æquo pour la candidate frontiste et l’actuel président socialiste.
Les résultats de ce sondage ne peuvent que ranimer le souvenir du 21 avril 2002. Où, au soir du premier tour de la présidentielle, il y a onze ans déjà, Jean-Marie Le Pen, alors président du FN, éliminait le candidat socialiste Lionel Jospin.
Le même sort attend-il François Hollande ?
Si des sondages, à quatre ans de la prochaine présidentielle, doivent forcément être décryptés avec la plus grande précaution, la question mérite d’être posée. Philippe Bas, ancien ministre de Jacques Chirac, relevait d’ailleurs récemment dans une tribune dans le Monde, des similitudes entre la situation du candidat socialiste Jospin à l’époque, et la situation actuelle de François Hollande.
Cette situation où le président Hollande, comme Lionel Jospin, déçoit « à la fois les attentes populaires, en n'allant pas assez loin sur le plan social, tout en laissant se répandre l'inquiétude d’un décrochage économique d'une France en manque de réformes ».
C'est ce que ce sondage vient donc souligner, avec la chute libre de la cote de popularité du président Hollande. Pour 80% des sondés, le président « ne sait pas où il va ». Une désaffection largement nourrie par l’affaire Cahuzac, et la contestation de plus en plus radicale du mariage pour tous.
La vague bleu Marine ?
Marine Le Pen, quant à elle, voit sa popularité augmenter de façon constante auprès des Français. 65% des personnes interrogées lors d’un sondage Harris Interactive/LCP la juge « courageuse ».
La présidente du Front national a réagi à ce sondage. Elle l’assure : le vote en faveur de son parti n’est plus du tout un vote « de protestation, mais un vote d’adhésion ». Pour elle ce serait le résultat de ses positions sur « les vrais problèmes des Français », et non sur des sujets de « diversion » que sont à ses yeux le mariage homosexuel, et le patrimoine des élus.
Dans ce contexte défavorable pour François Hollande, Nicolas Sarkozy tire lui aussi son épingle du jeu. L’ancien président est la personnalité politique la plus plébiscitée par les Français pour jouer un rôle important (46% des sondés) pour la vie politique à venir.