Et voilà comment, avec l’irruption musclée des salariés de PSA, le débat sur le changement de cap que les dirigeants socialistes voulaient éviter est relancé au Conseil national. A la grande joie des tenants de l’aile gauche du parti, comme Emmanuel Maurel qui ironise sur la rigueur budgétaire voulue par le président Hollande : « On pourra toujours dire que ce n’est pas de la rigueur, c’est du sérieux mais moi j’ai l’impression que c’est rigoureusement la même chose et que c’est surtout, chers camarades, sérieusement risqué ».
Et plus radicale encore, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, qui demande un remaniement avant l’été. « Là, il faut, je pense, que ça aille vite parce que la situation se détériore très vite. Je pense qu’il faudrait que pour le nouveau pacte et la nouvelle étape, le chemin et le contenu soient tracés avant l’été. »
Une réaction qui provoque l'embarras chez les cadres du parti et les ministres présents. Ceux-là martèlent le message présidentiel. Pas de changement de cap, on maintient fermement la barre, assènent-ils. « A part le cap du redressement que nous avons mis en œuvre, je ne vois pas quelle autre politique est possible, explique Bruno Le Roux, le patron des députés PS. Et quand je vois des salariés comme ceci, j’entends leur colère, je la comprends et cela renforce la volonté que j’ai de continuer à mettre en œuvre, comme nous le faisons depuis maintenant depuis 10 mois, les dispositifs pour redresser la situation. »
Et un ministre d’ajouter : « C’est vrai que ça tangue, mais on ne change pas d’équipage ni de capitaine dans la tempête ».