C'est un Parti socialiste en difficulté qui réunit ce samedi son Conseil national. L'affaire Cahuzac n'est pas finie, loin s'en faut. Chaque jour amène son lot de polémiques et de soupçons. Et dans ce climat délétère, l'aile gauche du PS commence à donner de la voix pour revendiquer un changement de ligne économique, l'arrêt de l'austérité budgétaire, l'inversion du rapport de forces au sein de l'Europe. Tout est fait pour critiquer la politique de François Hollande.
Jean-Marc Ayrault va donc tenter de calmer le jeu et de ramener l'unité dans son camp. Il a d'ailleurs préparé le terrain dès vendredi 12 avril en réunissant à Matignon les poids lourds du gouvernement et les principaux responsables socialistes. Cette réunion inhabituelle montre la volonté de l'exécutif de ressouder le lien avec un parti, qui est à la peine et a du mal à trouver sa place depuis l'élection de François Hollande.
Une élue explique même : « On ne se rappelle plus comment on fait un parti de gouvernement. Il y a un problème de transmission ». Un problème de transmission et peut-être aussi de leadership. Le nouveau Premier secrétaire Harlem Désir est lui aussi critiqué. Sa dernière initiative, proposer un référendum sur la moralisation de la vie publique (une hypothèse rejetée d'emblée par l'Elysée) a pour le moins surpris.