- Une Haute Autorité pour le contrôle des patrimoines
Les règles qui régissent le patrimoine des responsables publics seront « entièrement revues ». Une Haute Autorité, « totalement indépendante », contrôlera le patrimoine et les éventuels conflits d'intérêts des ministres, parlementaires et grands élus, a insisté François Hollande.
Le président de la République a par ailleurs rappelé que les patrimoines de ses 35 ministres seront rendus publics, « dès lundi » (15 avril).
- Un parquet financier pour la lutte contre la corruption et la fraude
François Hollande a également annoncé la création d’un parquet financier, avec compétence nationale, à la manière du parquet antiterroriste, ce qui constitue une nouveauté : il y a bien un pôle financier mais pas de juge dédié à la corruption. Ce parquet sera accompagné d’un office central de lutte contre la fraude et la corruption. Le procureur spécialisé « conduira, coordonnera toutes les enquêtes sur ces graves infractions, ce qui aura le mérite, à la fois, de la concentration des moyens et de l'efficacité des procédures », a déclaré le chef de l'Etat.
- « Eradiquer » les paradis fiscaux
Le chef de l’Etat a déclaré la guerre aux paradis fiscaux. « Les paradis fiscaux doivent être éradiqués en Europe et dans le monde parce que c'est la condition pour préserver l'emploi », a martelé le président français. « Je n'hésiterai pas à considérer comme paradis fiscal tout pays qui refuserait de coopérer pleinement avec la France ». Chaque année, la France établira une liste des paradis fiscaux à travers le monde. Le chef de l'Etat demande aussi que « les banques françaises et les grandes entreprises déclarent
à l'avenir leurs filiales partout dans le monde ».
- Sur le retour de Jérôme Cahuzac à l’Assemblée nationale
Le chef de l’Etat s’est dit « meurtri ». François Hollande est revenu sur les aveux de fraude fiscale de son ex-ministre Jérôme Cahuzac, qui a détenu un compte en Suisse puis à Singapour. « Blessé, heurté, meurtri même par ce qui s'est produit », le président français estime que les actes de Cahuzac vont à l’encontre de toutes ses « conceptions personnelles, exigences politiques et engagements ». « Je ne peux pas laisser cette affaire sans une réponse à la hauteur », a-t-il soutenu.
Le chef de l’Etat a par ailleurs estimé que Jérôme Cahuzac, qui a menti devant le Parlement, ne pouvait en conscience redevenir député. « Il y a, je pense, une question de conscience si encore elle est possible d'être évoquée », a déclaré le chef de l'Etat, interrogé à l'Elysée sur l'éventuel retour au Palais Bourbon de son ex-ministre. « Comment venir au Parlement, là où un mensonge a été prononcé ? »
- Sur la confiance accordée à ses ministres
François Hollande n'a pas commenté les rumeurs de remaniement gouvernemental qui circulaient ses derniers jours dans les médias. Le président de la République s’est contenté de déclarer que les attaques envers son ministre des Finances, Pierre Moscovici, étaient « injustes ».