France: les parlementaires réservent un accueil tiède aux propositions de François Hollande

L'intervention de François Hollande sur la moralisation de la vie publique n'a pas convaincu les députés de l'opposition. C'est d'ailleurs aux cris de «Ayrault démission» qu'ils ont accueilli le Premier ministre dans l'hémicycle, ce mercredi 10 avril.

Du « réchauffé ». De la « diversion pour faire oublier l'affaire Cahuzac ». A l'Assemblée nationale, les députés de l'UMP ont tiré à boulets rouges sur les mesures proposées par François Hollande. A l'instar de Jacques Myard, qui n’hésite pas à tourner en dérision l'ambition présidentielle de « combattre les paradis fiscaux dans le monde ». « Il va mettre les Etats-Unis au pilori ? Le Delaware est un Etat fédéré, dont on sait qu’il est un paradis fiscal... Il va mettre les Etats-Unis en quarantaine ? », interroge le député UMP.

Même tonalité du côté de Lionel Luca, qui juge que « c’est le concours Lépine des propositions qui n’engagent que ceux qui les croient. » Il reconnaît cependant qu’il est « bien qu’il y ait une exigence de responsabilités. Mais découvrir l’eau chaude aussi tard, ça fait sourire, pour quelqu’un qui devait être aussi irréprochable. Qu’il s’occupe d’abord du Parti socialiste. Quand je regarde les Bouches-du-Rhône et le Pas-de-Calais, à mon avis il y a de quoi faire... » Valérie Pécresse, quant-à elle, demande à François Hollande « toute la vérité sur l'affaire Cahuzac. »

Pour les socialistes, les mesures vont « dans le bon sens »

Face au tir de barrage de l'opposition, les députés de la majorité ont quant-à eux l'enthousiasme modéré. Ainsi, Olivier Falorni, comme nombre de députés socialistes, condamne le grand déballage de la publication des patrimoines. Mais il salue un paquet de mesures qui va « dans le bon sens. » « Cela n’évitera pas les corrompus. Mais cela permettra peut-être d’en réduire le nombre, et en tous cas de les sanctionner rudement », juge le député socialiste de Charente-Maritime.

Quant à Noël Mamère, il se réjouit « que figure dans ce projet la question des conflits d’intérêts ». Mais pour le député EELV, « le plus importants, c’est la question de l’évasion fiscale, et donc le rétablissement du parquet financier. On commence à avoir un certain nombre d’outils, qui vont permettre à la fois la transparence, nécessaire dans une grande démocratie, et la lutte contre un des poisons de notre société, qui est l’évasion fiscale. »

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, recevra jeudi 11 avril l'ensemble des représentants des groupes parlementaires à Matignon. Le projet de loi sera présenté dans deux semaines, pour une adoption avant l'été.

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