Moralisation de la vie publique: les critiques fusent déjà de toutes parts

Le gouvernement souhaite aller vite pour tourner la page de la bombe Cahuzac. Le projet de loi est attendu pour le 24 avril, mais il sera présenté - dans ses grandes lignes - dès ce mercredi 10 avril dans la matinée en Conseil des ministres. Un texte qui prévoit la publication des patrimoines et qui suscite déjà des critiques à droite et à gauche face à un possible « grand déballage ».

Même l'Elysée semble s'en inquiéter. « C'est vrai (qu'il y a un) risque de déballage », reconnaît ainsi l'un des proches du chef de l'Etat qui ne sous-estime pas l'effet peut-être « ravageur » de la publication de listes des ministres les plus riches, dans un pays en pleine crise économique.

Pour autant, le président est déterminé à agir vite et en profondeur pour imposer une véritable transparence et tenter de regagner la confiance perdue des Français. Le projet de loi prévoit donc non seulement la publication du patrimoine des élus mais également une lutte renforcée contre les conflits d'intérêts et de véritables instances de contrôle.

«Inquisition fiscale et médiatique»

Voilà qui fait déjà hurler l'opposition - prompte à dénoncer une véritable « inquisition fiscale et médiatique », et qui accuse François Hollande devouloir jeter « un écran de fumée » pour faire oublier l'affaire Cahuzac.

Cette loi, par ailleurs, ne changera rien, martèle l'UMP, « aucune réglementation ne peut empêcher de mentir ».

Une préoccupation partagée également par certains élus de gauche qui restent sceptiques sur l'efficacité d'une telle loi, même si la grande majorité défend la necessité d'une opération « mains propres ». La ministre Marylise Lebranchu reconnaît néanmoins « que l'épluchage des patrimoines », la gêne par rapport « à ses enfants et son mari », car après tout, dit-elle, « ils n'ont pas épousé la classe politique toute entière ».

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