François Hollande tente de redresser la barre dans la «tempête Cahuzac»

François Hollande est toujours sous pression dans l’affaire Cahuzac. Surtout après les nouvelles révélations de ce week-end qui sont venues s’ajouter aux malversations présumées de son ancien ministre du Budget. Il prépare une riposte avec des mesures choc pour sortir de ce scandale.

Après la pluie qui a accompagné son investiture, c'est un vent de scandale que doit affronter François Hollande. Le président est toujours plongé dans la tourmente Cahuzac, qui a encore gagné en vigueur ce week-end avec, notamment, les révélations de la télévision publique suisse, la RTS, qui affirme que Jérôme Cahuzac a tenté de placer 15 millions d’euros en Suisse en 2009 et qu’il a par ailleurs fourni un « certificat fiscal falsifié ».

La presse helvète ne s'arrête pas là et affirme de son côté que le cas Cahuzac n’est pas isolé, mais qu’il s’ajoute à plusieurs dizaines de comptes secrets transférés à Singapour et qui concerneraient des personnalités politiques françaises. Bref, la déflagration causée par l’affaire Cahuzac n’a sans doute pas fini de faire trembler le pouvoir en place et l’ensemble de la classe politique.

« Choc de moralisation »

En première ligne, le président Hollande, qui prépare des « mesures choc » pour tenter de se sortir du scandale.Il a passé tout son week-end à travailler et consulter, en relation étroite avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour préparer « un choc de moralisation ».

Des mesures qui se veulent radicales pour garantir la transparence de la vie politique, avec un projet de loi que l'exécutif souhaite faire passer le plus vite possible.

Le projet contiendrait notamment les mesures annoncées la semaine passée par François Hollande au lendemain des aveux de Cahuzac qui vont de la lutte « impitoyable » contre les conflits d'intérêts avec la publication du patrimoine des ministres et des parlementaires à l'interdiction de tout mandat public pour les élus condamnés pour fraude fiscale ou corruption.

Voilà donc l’électrochoc que le président Hollande va proposer, sans doute mercredi 10 avril, pour tenter de juguler la crise provoquée par l’affaire Cahuzac et pour tenter de « sortir par le haut » du premier scandale de son quinquennat.

Les Français favorables à un remaniement

Seront-elles suffisantes pour sortir de ce premier scandale ? C’est là toute la question, alors que la pression se fait très forte sur le président, sommé d’agir au plus vite par l’opposition qui réclame un remaniement, à l’instar d’une grande majorité de Français. Selon un sondage, paru hier, dimanche, dans Le Journal du Dimanche (JDD), 60% des Français se prononcent en faveur d'un changement d'équipe gouvernementale, 33% souhaitent également la dissolution de l'Assemblée nationale. Des Français très remontés puisqu'ils sont 77% à penser que les élus sont corrompus.

Face à une telle défiance, le « choc de moralisation » sera-t-il suffisant ? Dans l'entourage du chef de l'Etat, plusieurs ministres et députés en doutent et estiment que « seul un changement de gouvernement aurait un sens » dans un climat qu’ils jugent « très mauvais ».

Mélenchon fustige « le système »

Après le coup de balai promis par Mélenchon, et son appel à manifester le 5 mai, à la date anniversaire de la première année du quinquennat de François Hollande, le leader du Front de gauche fustige maintenant « le système » et « tout ce petit monde qui s’est protégé les uns les autres ».

Jean-François Copé, quant à lui, prône une « rupture gouvernementale » et explique que le vrai problème n’est pas l’affaire Cahuzac mais « le flou qui demeure quant à savoir si oui, ou non, les uns les autres étaient informés de la situation ».

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