France: la publication du patrimoine des élus divise les parlementaires

En France, le gouvernement se lance dans sa nouvelle mission de moralisation de la vie politique. La première étape a eu lieu ce jeudi après-midi 11 avril. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a reçu tous les présidents des groupes de l'Assemblée et du Sénat. Une réunion pour discuter du projet de loi de François Hollande, en particulier la publication du patrimoine des élus. L'idée est loin de faire l'unanimité. 

Pour les communistes, pas de problème pour publier son patrimoine quand on est élu. Mais pour Eliane Assassi, patronne du PCF au Sénat, ce n'est pas l'essentiel. « L’évasion fiscale, c’est quand même un sacré problème. Qu’il y ait des milliards qui dorment dans des coffres forts dans d’autres pays, il est là, le problème. Parce que le patrimoine des élus à côté, excusez-moi mais c’est peanuts », estime la sénatrice.

À droite en revanche, on est vent debout contre la publication du patrimoine des parlementaires. Pour Christian Jacob, patron de l'UMP à l'Assemblée nationale, ce ne serait qu'une tentative de diversion de la part du gouvernement, dans cette affaire Cahuzac. La droite réclame une commission d'enquête.

« Nous voulons avoir toute la lumière sur ce qui s’est passé. De quelle manière les autorités suisses ont été interrogées. Qui a tenu la plume. Est-ce que c’est monsieur Moscovici ? Est-ce que c’est sur instruction du Premier ministre ou d’autres ? Est-ce que l’administration fiscale a été instrumentalisée ? Par qui, à quelle fin ? », interroge Christian Jacob.

Plus embarrassant pour François Hollande : même le président socialiste de l’Assemblée nationale émet de sérieuses réserves sur la publication du patrimoine. « Je crois qu’une nouvelle fois, cela donne un signal : vous devez vous méfier des élus, estime Claude Bartolone. Et je ne voudrais pas que dans cette volonté de lutter contre toute dérive, on donne le sentiment que les élus sont condamnables à priori, ce serait une mauvaise chose pour la démocratie ».

Avec toutes ces oppositions, la discussion de ce projet de loi à l'Assemblée nationale, dans un peu moins de deux semaines, promet d'être animée.

 

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