Dans une allocution télévisée enregistrée peu avant son départ, François Hollande a parlé d'assurer « la publication et le contrôle sur les patrimoines des ministres et de tous les parlementaires », et d'interdire de mandat toute personne condamnée pour corruption ou fraude fiscale, afin lutter « de manière impitoyable contre les conflits entre les intérêts publics et les intérêts privés ». Quant à Jean-Marc Ayrault, il a répondu aux questions de l'Assemblée.
La majorité fait évidemment bloc autour du président et du gouvernement. Pour Thierry Mandon, député PS de l'Essonne, les réformes annoncées vont dans le bon sens.
« Je me réjouis que ces mesures, dont on parle depuis longtemps, puissent entrer en action grâce, entre guillemets, au départ de M. Cahuzac. Le fait que les élus rendent public leur patrimoine, c'est une sorte de début de sursaut moral de la politique. Ce sont de très bonne mesures. »
Mais pour la droite, ces dernières n'empêcheront pas de nouvelles affaires Cahuzac. Les députés doivent de toute façon déjà signer une charte de déontologie qui leur impose l'exemplarité.
C'est ce que rappelle Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. « Qu'est-ce que la déclaration de patrimoine va changer ? Rien ! On est sur des manœuvres de diversion, c'est-à-dire un président de la République, un Premier ministre, un ministre de l'Economie et des Finances qui refusent de répondre aux seules questions que les Français se posent. »
Que savaient le président et le gouvernement exactement ? Telle est la question dont parle Christian Jacob. Les centristes aussi cherchent à comprendre : ils ont demandé la mise en place d'une commission parlementaire pouir faire toute la lumière sur ce point précis.
Yves Jégo, délégué général de l'UDI : « Pourquoi le président de la République ne savait-il pas ? A quel moment les fonctionnaires, les services de police, l'ont-ils appris ? C'est, je crois, le œur des questions qui risquent, si l'on n'y répond pas, de faire monter les populistes dans l'opinion. » Certains dans l'opposition réclament déjà la démission du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.