Démission de Cahuzac et motion de censure: coup de tabac sur le gouvernement Ayrault

Jérôme Cahuzac, homme-clé du dispositif du gouvernement en tant que Grand commandeur de la rigueur budgétaire, pilier de l'équipe de Jean-Marc Ayrault a dû démissionner mardi 19 mars, alors que l'exécutif voit plonger sa cote de popularité. Ce départ contraint est un coup dur pour le président de la République François Hollande et pour la majorité socialiste, mais Jérôme Cahuzac était pris depuis des mois dans un tourbillon de suspicions, lié à la détention supposée d'un compte bancaire en Suisse.  

C’est un coup dur pour le gouvernement et qui tombe au plus mauvais moment : en plein cadrage budgétaire, à l’heure où le gouvernement cherche 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires. A l’heure où tous les ministères sont appelés à se serrer la ceinture, Jérôme Cahuzac en tant que ministre du Budget avait un rôle clef. Il était devenu le grand redresseur des finances publiques car il avait l’expérience et l’autorité nécessaires pour négocier pied à pied avec tous ses collègues.

Maintenant, cette lourde charge incombe à son successeur Bernard Cazeneuve, qui va devoir s’atteler très vite au dossier et trouver l’autorité nécessaire. Pour le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, la tâche ne sera pas facile non plus mercredi après-midi à l’Assemblée nationale où il doit affronter la motion de censure de l’opposition.

Motion de censure à l'Assemblée

C’est assurément beaucoup de pression en plus pour le Premier ministre qui - dans ce contexte tourmenté - va devoir défendre bec et ongle la politique économique du gouvernement, et trouver plus que jamais les mots pour requinquer une majorité déjà en proie au doute sur la capacité du gouvernement à sortir la France de la crise.

Le président Hollande devrait également bientôt s’exprimer. L’exécutif doit au plus vite clore cette très mauvaise séquence, la première grosse crise du quinquennat à un an des municipales, alors que déjà le Front national (FN) se frotte les mains en ressortant sa vieille rengaine sur la classe politique. « Pas tous pourris, dit Marine Le Pen, mais presque »…

Partager :