François Hollande a « mis fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac, à sa demande », a annoncé l’Elysée en début de soirée, ce mardi 19 mars en début de soirée.
Longtemps rival politique de Jérôme Cahuzac dans le sud-ouest de la France, l'avocat Michel Gonelle a conservé pendant douze ans l'enregistrement qui est aujourd'hui au centre de l'enquête.
Tout comme les journalistes du site d'informations Médiapart qui ont révélé l'affaire fin 2012, Michel Gonelle est persuadé à 100% que l'actuel ministre délégué au Budget a bien possédé un compte en Suisse. Et pour cause, il n'a rien oublié des circonstances incroyables au cours desquelles il a fait cette découverte.
Un message datant de l'an 2000 évoquant un compte chez UBS
Il y a d'abord eu un message tout à fait banal, laissé sur sa messagerie vocale par Jérôme Cahuzac en personne, pour confirmer l'inauguration prochaine du commissariat local. Puis, sans doute en raison d'une mauvaise manipulation du portable de son interlocuteur, des bribes de conversation prises au vol et enregistrées à son insu. La même voix évoque alors un compte bancaire ouvert chez UBS et qui engendre bien des tracas.
Cet enregistrement, Michel Gonelle et trois autres témoins, l'ont déjà identifié devant les enquêteurs. L'épouse de Jérôme Cahuzac, actuellement en instance de divorce, en aurait aussi fait mention.
Après l'annonce de sa démission, Jérôme Cahuzac a réaffirmé son « innocence » et
dénoncé le « caractère calomniateur » de l'accusation selon laquelle il a détenu
un compte à la banque suisse UBS, dans un communiqué. Il ajoute avoir décidé de présenter sa démission au président François Hollande « par respect pour le bon fonctionnement tant du gouvernement que de la justice » et promet de « consacrer toute (son) énergie » à sa défense.