Les allégations dont il est question ont été publiées par Mediapart début décembre. Se basant sur le témoignage d’un agent des impôts et sur l'enregistrement d’une voix présentée comme celle du ministre, le site d'information en ligne a affirmé que Jérôme Cahuzac avait détenu, pendant des années et jusqu’en 2010, un compte non déclaré à la banque suisse UBS, avant de le clôturer et de transférer ses avoirs à Singapour.
Jérôme Cahuzac a toujours fermement démenti les accusations de Mediapart. Le ministre du Budget a déposé une plainte en diffamation contre le site, et a promis d’apporter les preuves de son innocence. Ses avocats ont notamment été chargés d'obtenir de la banque UBS des documents confirmant sa bonne foi. La banque a pour l'instant réfusé de les fournir.
Jérôme Cahuzac est d'ailleurs le premier à avoir exprimé sa « satisfaction » dès l'annonce du parquet. Par communiqué, le ministre a expliqué que l'ouverture d'une enquête démontrera « sa complète innocence ». Il est convaincu d'en sortir blanchi.
Depuis un mois, le gouvernement socialiste fait bloc autour de son ministre. Le premier d'entre eux, Jean-Marc Ayrault, garde « toute sa confiance » et exclut toute idée
de démission. Pour autant, l'ouverture d'une enquête pourrait néanmoins changer la donne. Certains ténors de l'opposition n'ont d'ailleurs pas tardé dès mardi, à rappeler les promesses de François Hollande, faisant de « l'intégrité et de l'exemplarité » de ses ministres une règle absolue.
Même si la présomption d'innocence prévaut bien sûr, le maintien au gouvernement de Jêrome Cahuzac pourrait devenir difficilement tenable si l'enquête devait durer. D'autant plus que, ironie de l'histoire, le ministre Cahuzac est notamment en charge de la lutte contre la fraude fiscale, l'un des chevaux de bataille du gouvernement français.