De l’avis de beaucoup, Jérôme Cahuzac est l’un des ministres les plus brillants du gouvernement français. C'est un redoutable débatteur, qui domine comme personne les dossiers budgétaires. Bref, une pièce maîtresse en ces temps de rigueur. Certains le donnaient même Premier ministrable pour succéder un jour à Jean-Marc Ayrault.
Mais c’était avant que Mediapart ne publie une enquête à son sujet, concernant un ancien compte en Suisse, enquête étayée notamment par un enregistrement téléphonique déposé chez un notaire, mais non authentifié. A plusieurs reprises, les yeux dans les yeux, Jérôme Cahuzac a juré à Jean-Marc Ayrault et à François Hollande qu’il n’avait jamais trempé dans l’évasion fiscale. Et même à droite, on évoque la présomption d’innocence.
Mais en pleine affaire Depardieu, le dossier Cahuzac, sur fond de divorce conjugal, de règlements de comptes et de rivalités politiques locales, est devenu depuis le début du mois un feuilleton embarrassant pour le gouvernement, où l’on se souvient de l’affaire Bettencourt, véritable poison de la présidence Sarkozy. Le ministre Eric Woerth avait dû quitter le gouvernement en 2010 avant d’être mis en examen.
Différence de taille aujourd’hui : aucun juge n’a été saisi sur les accusations lancées contre Jérôme Cahuzac. Et si des rumeurs de remaniement commencent à circuler, jusqu’ici le ministre du Budget conserve officiellement toute la confiance de François Hollande.
POUR APPROFONDIR
Lire l'article publié par le Journal du dimanche ce samedi 22 décembre sur son site internet