Après la publication sur Mediapart, ce samedi, d'un article intitulé « Sarkozy-Kadhafi : la preuve du financement » (lien payant), l'UMP n'a pas retenu ses coups. À l'image de François Fillon, interrogé sur RTL ce dimanche 29 avril. Le Premier ministre a fortement attaqué le site d'information fondé par l'ancien directeur de la rédaction du quotidien Le Monde.
Dès la mise en ligne de l'article, le directeur éditorial de Mediapart, François Bonnet, avait évoqué dans un éditorial (lien payant) le montant de 50 millions, écrivant : « au vu du montant cité par ce document, 50 millions d'euros, il ne s'agit plus seulement de soupçons de financement politique (le plafond autorisé des dépenses de campagne pour la présidentielle est de 22 millions d'euros par candidat) mais, peut-être, d'enrichissement privé des protagonistes. »
Dans la foulée de son Premier ministre, Nicolas Sarkozy a dû réagir, pressé par les questions de la journaliste Anne-Sophie Lapix, ce dimanche sur Canal Plus. Ce lundi, sur France 2, le président de la République a annoncé son intention de porter plainte contre Mediapart.
Joint par RFI, Edwy Plenel, co-fondateur de Mediapart, a assuré ne pas avoir de doute sur l'authenticité du document révélé par son site, et se dit serein dans l'attente du procès.
Invité à commenter l'affaire, François Hollande a par la suite donné sa propre vision du travail des journalistes de Mediapart.
Le candidat s'est plusieurs fois rendu dans les locaux de Mediapart pour des interviews. La dernière en date étant le 13 avril 2012, quelques jours avant le premier tour, après Eva Joly, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon.
Le journaliste Fabrice Arfi, co-auteur du dernier scoop de Mediapart, lui avait alors posé plusieurs questions particulièrement dérangeantes sur son rôle en tant que premier secrétaire du PS dans l'affaire Guérini, du nom de l'ancien président socialiste du département des Bouches-du-Rhône, mis en examen pour des faits présumés de corruption.