Football : Le Directeur technique national français suspendu suite aux accusations de Mediapart

Première victime du scandale touchant la Fédération française de football, le Directeur technique national François Blaquart a été suspendu temporairement de ses fonctions, ce samedi 30 avril 2011. Le DTN est accusé par le site Mediapart d’avoir voulu instaurer des quotas limitant le nombre de joueurs à double nationalité dans la formation française. Le sélectionneur de l’équipe de France, Laurent Blanc, est également au centre de la polémique.

C’est par un communiqué commun que le ministère des Sports et la Fédération française de football ont annoncé s’être mis d’accord sur une suspension de François Blaquart de sa fonction de Directeur technique national, ce samedi 30 avril. Alors que, la veille encore, le DTN apparaissait aux côtés du président de la FFF, Fernand Duchaussoy, lors d’une conférence de presse organisée dans l’urgence pour répondre aux accusations publiées jeudi 28 avril par Mediapart, François Blaquart n’a pas résisté au nouvel article mis en ligne par le site internet ce samedi.

Il s’agit du verbatim d’une réunion informelle ayant eu lieu le 8 novembre 2010, lors de laquelle Laurent Blanc, sélectionneur de l’équipe de France de football, aurait déclaré : « Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks (...) Je crois qu'il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d'autres critères, modifiés avec notre propre culture (...) Les Espagnols, ils m'ont dit: “Nous, on n'a pas de problème. Nous, des blacks, on n'en a pas” La conversation aurait alors continué sur le thème du problème posé par les joueurs à double nationalité. « On peut s'organiser, en non-dit, sur une espèce de quota. Mais il ne faut pas que ce soit dit », aurait alors déclaré le Directeur technique national.

Laurent Blanc parle de « mauvaise foi »

Interrogé par plusieurs médias, François Blaquart a reconnu avoir tenu ces propos mais affirme qu’il ne visait que les joueurs susceptibles de renoncer après leur formation à l'équipe de France pour une sélection étrangère. « Il n'y a pas d'amalgame à faire et ça n'a rien à voir avec la couleur de peau ou l'origine des gens », a-t-il déclaré à RMC.fr. Alors qu’il avait nié catégoriquement avoir pu être en faveur de quotas basés sur des critères ethniques lors d'une conférence de presse organisée à Bordeaux ce vendredi, Laurent Blanc a réagi à ces nouvelles révélations dans un communiqué publié sur le site internet de la FFF ce samedi soir.

« Que certains termes employés au cours d'une réunion de travail, sur un sujet sensible et à bâtons rompus, puissent prêter à équivoque, sortis de leur contexte, je l'admets et si, pour ce qui me concerne, j'ai heurté certaines sensibilités, je m'en excuse, écrit le sélectionneur des Bleus. Il faut être de mauvaise foi pour ne pas voir que le débat auquel j'ai participé n'avait évidemment pas pour objectif de «diminuer le nombre de noirs et d'arabes dans le football français» comme voulait le laisser entendre le titre outrancier de l'article, mais uniquement d'envisager le futur du football français et donc d'aborder, par voie de conséquence, le lourd et délicat problème des joueurs à double nationalité ainsi que les modalités de détection/sélection pour un nouveau projet de jeu. »

Une commission d'enquête sur cette affaire sera dirigée par Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis et président de la fondation du football, en partenariat avec l'Inspection générale de la jeunesse et des sports, rattachée au ministère des Sports.

 

Article édité pour intégrer la réaction de Laurent Blanc.

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