Le départ de Jérôme Cahuzac du gouvernement tombe très mal pour le gouvernement, à l'heure des cadrages budgétaires pour 2014.
Pourtant ce mercredi matin, à la sortie du conseil des ministres, l’ambiance n’était pas à l’abattement. A la tristesse, tout au plus, une tristesse personnelle pour Jérôme Cahuzac, qui traverse une épreuve et doit défendre son honneur comme l’a expliqué la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. Mais chacun a pris soin de montrer que cette démission ne remettait pas en cause le travail gouvernemental.
La continuité est assurée et le remplacement par Bernard Cazeneuve doit permettre une transition sereine. Najat Vallaud-Belkacem a précisé qu’il n’avait pas été choisi par hasard et maîtrisait les dossiers. Pour autant, bien sûr, le président de la République et le Premier ministre n’ont pas manqué de saluer le travail accompli par Jérôme Cahuzac pour redresser les comptes publics. Plusieurs ministres l’ont indiqué, comme celui de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui a expliqué que Bernard Cazeneuve avait une mission : poursuivre le travail de Jérôme Cahuzac.
Bernard Cazeneuve va devoir définir le budget 2014 en quelques semaines
«J'aurai la fermeté nécessaire. Il faut réduire les dépenses publiques, c'est la ligne », a déclaré Bernard Cazeneuve ce matin sur Europe 1. Le nouveau ministre du Budget a peu de temps pour identifier les 5 milliards d'euros d'économies nécessaires. Il devrait à cet effet rencontrer dans les trois prochaines semaines chaque ministre du gouvernement.
L'enjeu est de taille. La France négocie en ce moment même avec l'Union européenne un délai d'un an, pour ramener en 2014 son déficit public en dessous de la barre des 3 % du PIB.
Bernard Cazeneuve, avocat affable de 49 ans, ancien député de la Manche et maire de la ville de Cherbourg, assumait jusque là la charge de ministre des Affaires européennes. Il a accompli sans chavirer un virage à 180 degrés : il est passé du statut de pourfendeur du traité constitutionnel européen en 2005 à celui de fervent avocat du traité budgétaire européen cette année.
Bernard Cazeneuve s'est entretenu avec tous les parlementaires pour tenter de les convaincre de dire oui. Une pugnacité dont il devra faire preuve dans les prochaines semaines avec ses collègues ministres du gouvernement.