Affaire des faux électeurs de Paris: les Tiberi condamnés à des peines de prison avec sursis

Dans l'affaire des faux électeurs du Ve arrondissement de Paris, la Cour d'appel de Paris a rendu ce mardi 12 mars un arrêt qui confirme les décisions précédentes. L'ancien député et toujours maire UMP est condamné à 10 mois de prison avec sursis et à une amende de 10 000 euros. De son côté, son épouse Xavière a été condamnée à 9 mois de prison avec sursis et à une amende de 5 000 euros. Elle est privée de droit de vote pendant deux ans. Les avocats des Tiberi ont bien essayé de miniser l'ampleur de la fraude, la justice ne les a pas suivis.

Pour Jean-Yves Leborgne, l'un des avocats de Jean Tiberi, il ne s'agit là que « d'un petit tripatouillage qui n'intéresse plus personne, si ce n'est les adversaires politiques de l'actuel maire UMP du Ve arrondissement de Paris ». C'est une affaire de point de vue, car l'avocat général, lui, n'a pas hésité à pointer une fois de plus « une opération massive d'inscriptions frauduleuses » sur les registres électoraux.

Quelque 6 000 noms ont ainsi été radiés des listes, une fois la fraude découverte, en 1997. La plupart de ces électeurs fictifs étaient soit des amis, des connaissances du couple Tiberi, soit des sympathisants du RPR de l'époque. Certains auraient bénéficié en échange de leur complaisance d'un traitement de faveur, place en crèche ou emploi pour les uns, logement pour les autres.

Près de quinze ans après les faits, la justice persiste et signe : Jean Tiberi a bel et bien conçu un système frauduleux, dont il a ensuite confié la mise en oeuvre à son épouse Xavière et à sa première adjointe Anne-Marie Affret. Il n'est donc pas étonnant que la Cour d'appel de Paris n'ait fait que confirmer les peines avec sursis et les amendes prévues la première fois. Cela représente « un petit tripatouillage », certes, mais qui aura laissé quelques traces

Les époux Tiberi ont désormais cinq jours pour examiner l'arrêt de la Cour d 'appel et pour décider -ou non- de se pourvoir en cassation. A défaut, Jean Tiberi ne sera pas autorisé à se représenter pour les municipales de 2014. En effet, il ne pourra plus se présenter à une élection pendant trois ans sauf s'il se pourvoit en cassation.

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