Procès Continental: les ex-salariés dénoncent le manque de reclassement

C'est aujourd'hui 28 février le troisième et dernier jour du procès aux prud’hommes de près de 700 anciens salariés de Continental. Ils demandent l’invalidation de leur licenciement après la fermeture, en 2009, de l’usine de Clairoix dans l’Oise. Ils réclament 80 millions de dommages et intérêts pour licenciement abusif. Autre point de litige : un manque cruel de reclassement, selon les ex-salariés. Sur les 1 113 « Conti », seulement 22% auraient retrouvé une situation stable.

De nombreux salariés étaient présents mercredi 27 février à Compiègne. Nombre d'entre eux faisaient la grise mine, car ça fait des années qu’ils luttent pour trouver un emploi.

« Je recherche essentiellement dans la qualité, le contrôle, le respect des normes, affirme Patrick. C’est le domaine que je connais le mieux. Ca fait quatre ans que je cherche. J’ai 53 ans. Est-ce que c’est à cause de mon âge ? Est-ce que c’est parce que j’ai travaillé chez "Conti" ? Je ne sais pas ». « Actuellement je suis en intérim, ajoute pour sa part Stéphane. Je fais des missions à la semaine, c’est tout ce qu’on a trouvé dans le coin ».

Sur les 1 113 salariés licenciés en 2009, seulement 270 ont un CDI, un emploi durable. 150 d’entre eux ont créé des entreprises, mais 25% ont fait faillite. Pour les autres, la situation est dramatique, s'inquiète Christian Lahargue, ancien secrétaire du comité d'entreprise et plaignant : « On est 587 au chômage. Et puis le reste, les autres gars, ils travaillent en intérim. Pour lutter contre la précarité il faut un CDI. Sinon ce n’est pas un reclassement ».

D’autres anciens « Conti », plus rares, ont été plus chanceux ou pugnaces, comme Christophe. Continental avait pourtant mis en place une cellule de reclassement, mais selon cet ouvrier reconverti, il n’a pas été à la hauteur. « Je suis, par la force des choses, devenu ambulancier. J’ai trouvé moi-même mes formations comme beaucoup ici. On a beau continuer nos vies, on restera toujours dans nos têtes des "Conti" », témoigne-t-il.

Christophe n’a pas hésité à venir du sud de la France où il vit désormais pour soutenir ses anciens collègues. Leur sort devrait être connu ce soir au plus tard.

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