Avec notre envoyé spécial au palais de justice de Paris, Franck Alexandre
Dominique Strauss-Kahn et sa défense s’étaient fixé pour but de faire interdire Belle et Bête. Ils n’y sont pas parvenus, mais ce n’est pas un échec pour autant. D’ailleurs, cette interdiction, ils ne l’espéraient pas vraiment puisque en France, la censure reste l’exception.
En réalité, les avocats de DSK se disent même extrêmement satisfaits. Satisfaits puisque le tribunal admet que ce livre porte gravement atteinte à la vie privée de l’ex-patron du FMI. L’éditeur Stock est condamné à insérer un encart dans chaque ouvrage, une opération longue et coûteuse, alors que les ventes devaient commencer ce mercredi.
« Je suis complètement dégoûté »
Le Nouvel Observateur, qui la semaine dernière a publié les bonnes feuilles du roman, est lui condamné à imprimer l’atteinte à la vie privée sur sa prochaine Une. « Le Nouvel Obs, l’hebdo des intellectuels de gauche, a le traitement qu’il mérite comme la presse à scandale », se réjouit d’ailleurs Richard Malka, avocat de DSK.
A l’audience, Dominique Strauss-Kahn a indiqué qu’il n’était pas moral de tirer sur un homme déjà à terre et qu’il désirait qu’on le laisse désormais en paix. Ce jugement devrait donc lui apporter un peu de répit mais seulement un peu de répit.
Dommages et intérêts
L'essayiste Marcela Iacub et les éditions Stock ont également été condamnés à verser solidairement 50 000 euros de dommages et intérêts à Dominique Strauss-Kahn. Le Nouvel Observateur devra quant à lui verser 25 000 euros de dommages et intérêts.