Avec notre envoyé spécial au palais de justice de Paris, Franck Alexandre
On a pu voir un Dominique Strauss-Kahn combatif qui d’une forte voix a plaidé sa cause : « Je suis choqué par ce texte méprisable, un texte écrit en faisant fi de ma vie privée. Je suis horrifié par le procédé qui a été utilisé pour l’obtenir dans un but mercantile ». Et de conclure : « Tout n’est pas permis, notamment tirer sur un homme déjà à terre ».
Ce livre écrit par Marcela Iacub racontant sa liaison avec DSK qu’elle nomme « le cochon » et cette interview exclusive au Nouvel Observateur ne sont donc qu’« un piège odieux ». Et pour plaider la thèse de la manipulation de l’atteinte flagrante à la vie privée, la défense de DSK s’appuie sur un mail envoyé en novembre dernier par l’écrivain à son ancien amant. Marcela Iacub écrit en substance « les gens avec lesquels j’ai travaillé m’ont utilisée pour te nuire. Je suis désolée ».
« Un écrivain attiré par un énorme cachet »
« Formidable aveu. Dans cette affaire, on a un écrivain attiré par un énorme cachet, un éditeur appâté par le gain et un hebdomadaire qui veut augmenter ses ventes sous couvert de littérature », martèle alors Jean Veil, avocat de Dominique Strauss-Kahn. « On vous demande de sacraliser l’indiscrétion », assène à son tour l’avocat Richard Malka.
Le tribunal va désormais devoir trancher entre deux maux : l’atteinte à la vie privée ou la censure. Mais il doit faire vite, la diffusion de l’ouvrage tant décrié est prévue demain.