Un marathon. Pas moins de 110 heures de débats et 5 000 amendements. Le très long et très suivi débat sur le mariage pour tous a épuisé les députés. Ceux qui étaient en séance, en tous cas.
Mais il les a aussi ressoudés. A droite, après la crise à l'UMP. Mais, surtout, à gauche. Les aternoiements des députés socialistes autour du Pacs, il y a 15 ans, ne sont plus qu'un lointain souvenir. Le combat pour l'égalité des droits a fédéré une majorité par ailleurs plurielle sur la politique économique du gouvernement.
« Ça fait du bien de cliver »
Comme le reconnaît un député socialiste : « Ça fait du bien de cliver ». De fait, le débat sur le mariage a très largement dépassé le seul cadre de la cause homosexuelle, pour embrasser le combat laïque et républicain. Il y a bien eu quelques voix à gauche pour opposer réformes sociales et sociétales. En privé, Ségolène Royal n'a ainsi pas caché son agacement. Mais « personne n'imagine qu'on va faire l'un ou l'autre », plaide un dirigeant socialiste.
Mitterrand, c'est vrai, avait à la fois aboli la peine de mort et octroyé une cinquième semaine de congés payés. Une ministre tient pourtant à tempérer l'euphorie du moment. « La victoire sur le mariage n'occultera pas, aux yeux des Français, les difficultés financières et les plans sociaux », prévient-elle. Une cause de divorce entre l'opinion et le gouvernement ?