« C’est une liberté individuelle que nous consacrons avec cet article. Nous sommes heureux et fiers d’arriver à cette première et grande étape ». C’est avec ces mots que Christiane Taubira, ministre de la Justice, a salué l’adoption du premier article du projet de loi sur le mariage homosexuel, ce samedi à l’Assemblée nationale.
Un article qui est à la fois le plus symbolique et le plus concret, puisqu’il supprime l’exigence de la différence des sexes comme condition au mariage.
Des débats intenses qui se termineront le 12 février
Après cinq jours de débats intenses et animés à l’Assemblée nationale, durant lesquels les milliers d’amendements déposés pas la droite ont commencé à être examinés, la gauche a fait bloc lors du vote de cet article, comme prévu.
La droite, elle, est restée sur son opposition ferme, à l’exception notable de Franck Riester, député UMP de Seine-Maritime, qui a voté en faveur de ce premier article du projet de loi.
Un vote considéré comme « historique » par les partisans du texte
La bataille parlementaire est loin d’être terminée : les débats doivent en effet se poursuivent jusqu’au 12 février prochain, date à laquelle est programmé le vote solennel sur l’ensemble du texte.
Les partisans de la réforme ne s’en réjouissent pas moins. « C'est un vote historique », s’est ainsi félicité Corinne Narassiguin, députée socialiste, tandis que la communiste Marie-George Buffet a évoqué « un grand moment ». (PS) quand Marie-George Buffet. « Nous sommes fiers de ce vote », a pour sa part indiqué Sergio Coronado, député EELV.
La droite craint un premier pas vers la PMA
Du côté de l’opposition, on continue de mettre en garde contre cette loi, qui est vue comme un premier pas vers l’accès de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes homosexuelles, voire à la gestation pour autrui.
« Aujourd'hui, c'est le mariage, l'adoption, demain ce sera la PMA (procréation médicalement assistée) et la question des mères porteuses qui est toujours posée », a ainsi résumé Philippe Gosselin. Le député UMP s’est également inquiété d’un risque de « tourisme matrimonial ».
« La France deviendra un Las Vegas du mariage », a-t-il lancé, s’inquiétant du fait que le projet permettra à un étranger de contracter un mariage homosexuel en France, même si la loi de son pays l'interdit.