Une poignée de députés de l’opposition a fait durer les choses, défendant pied à pied ses amendements, jusqu’à 5h du matin, avant de commencer à lâcher prise. « Il faut savoir arrêter une bataille », expliquait la veille Philippe Gosselin, l’un des parlementaires UMP les plus en vue dans ce débat.
Après 10 jours et 110 heures de discussions, l’opposition a donc rendu les armes. Christian Jacob, le président du groupe UMP, a fait part de sa tristesse de voir ce texte en passe d’être voté par l’Assemblée. Déception aussi pour le député UMP de la Drôme, Hervé Mariton.
Sentiment opposé, bien sûr, du côté de la majorité, où des cris de joie se font entendre à la sortie de l’hémicycle. Les députés entouraient Christiane Taubira, la garde des Sceaux qui défendait ce projet de loi.
« Nous avons mené une belle et grande bataille », a-t-elle déclaré. « C’est un bonheur ». La ministre de la Justice, ovationnée à deux reprises quelques minutes plus tôt par les députés de gauche. Des élus fatigués mais soulagés par cette première bataille parlementaire de la mandature.
Le texte n’a quasiment pas bougé. Sur les 4 999 amendements déposés en grande majorité par l’opposition, seuls quelques-uns ont été adoptés. La prochaine étape : le vote solennel mardi après-midi à l’Assemblée, avant l’examen du projet de loi par les Sénateurs à la mi-mars.