C'est un bras de fer judiciaire qui se joue. D'un côté, les magistrats instructeurs semblent de plus en plus convaincus que Dominique Strauss-Kahn a été l'animateur d'un réseau de prostitution destiné à assouvir ses pulsions. De l'autre, la défense accuse les juges de faire de la morale, de confondre proxénétisme et libertinage.
Pourtant, malgré de multiples recours pour faire annuler la procédure, la cour d'appel de Douai à validé l'instruction. Et dans cette enquête, les magistrats pointent les faisceaux d'indices qui, à leurs yeux, forgent la responsabilité de DSK dans l'affaire du Carlton.
Ils veulent démontrer que les femmes présentes lors des parties fines étaient bien des prostituées, car c'est la condition pour établir l'infraction de proxénétisme. Et les dépositions de ces professionnelles viennent étayer, estiment-ils, leur hypothèse.
Il y a aussi la garçonnière du XVIe arrondissement de Paris. Un appartement mis à la disposition de Dominique Strauss-Kahn par l'un de ses amis et où se déroulaient certaines soirées. Pour les magistrats, cette garçonnière constitue l'acte matériel de proxénétisme.
Reste que jusqu'à présent la plupart des protagonistes ont fait bloc, affirmant que DSK a toujours cru participer à des soirées où les relations étaient librement consenties. Pas sûr cependant que cela suffise à fermer la voie à un futur procès.