Henri Proglio est dans le collimateur de l'Inspection générale des finances à la demande du gouvernement. Les accusations sont graves : le patron d'EDF a-t-il voulu jouer contre son camp ? Selon les informations publiées par plusieurs journaux, depuis quelques semaines, Henri Proglio n'aurait pas hésité à sacrifier quelques secrets du parc nucléaire français pour s'allier avec les Chinois, et isoler ainsi Areva, le numéro un mondial de l'atome.
L'accord n'a finalement pas abouti car il a été bloqué, in extremis, par François Baroin, alors ministre de l'Economie, trois jours seulement avant la présidentielle. Quand EDF cherche à s'allier avec son homologue chinois en contournant Areva, ça fait désordre. « C'est comme si on demandait à Air France d'aller vendre des Airbus à ses concurrents », lâchait d'ailleurs Anne Lauvergeon, l'ex-patronne d'Areva, il y a quelques mois déjà.
Cette affaire s'inscrirait donc dans la longue guerre d'usure qui a opposé Henri Proglio, l'un des invités du Fouquet's le soir de la victoire de Nicolas Sarkozy, à Anne Lauvergeon, l'ancienne « sherpa » de François Mitterrand. EDF aurait souhaité avaler Areva, et en 2011, Henri Proglio avait obtenu de Nicolas Sarkozy la tête de la patronne d'Areva. Mais depuis, la majorité a changé, et Henri Proglio est aujourd'hui fragilisé.