Si le volet américain de « l’affaire DSK » s’est officiellement clôt le 12 décembre dernier avec la signature d’un accord entre l’ancien patron du FMI et Nafissatou Diallo, l’employée de l’hôtel Sofitel de New York qui l’accusait d’agression sexuelle, Dominique Strauss-Kahn reste poursuivi en France pour proxénétisme aggravé en bande organisée.
La cour d’appel de Douai a rejeté ce mercredi 19 décembre la demande d’annulation de la procédure déposée par ses avocats dans le cadre de l’affaire du Carlton de Lille. Ils ont aussitôt annoncé l’intention de leur client de « former un pourvoi en cassation » et jugent dans un communiqué que ces accusations « heurtent tout autant le bon sens que l'analyse juridique ». La décision de la cour d’appel va cependant dans le sens des réquisitions du parquet qui, après l’audience de demande d‘annulation de la procédure, en septembre, avait jugé qu’il existe « des indices graves et concordants qui justifient les mises en examen ».
Dominique Strauss-Kahn, qui a été initialement mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée en février 2012, reste donc poursuivi dans ce dossier aux multiples ramifications. Les enquêteurs ont en effet mis à jour un véritable réseau de prostitution animé par plusieurs notables lillois. Lors de soirées organisées dans des hôtels chics de la métropole lilloise, dont le Carlton, des prostituées étaient « mises à disposition » par Dominique Alderweireld, dit « Dodo la saumure », proxénète notoire gérant notamment des maisons closes en Belgique.
Huit autres mis en examen figurent dans ce dossier, dont des chefs d’entreprises, un avocat et même le numéro 3 de la police lilloise d’alors, le commissaire Jean-Christophe Lagarde. Dominique Strauss-Kahn est accusé d’avoir participé à certaines des soirées lilloises, mais aussi d’avoir profité des services de prostituées payées par ses proches lors de soirées à Paris et Washington, alors qu’il était encore directeur du FMI.
Des accusations qu’il nie en bloc : s’il reconnait avoir participé à des soirées « libertines », il affirme n’avoir jamais eu conscience qu’il avait alors affaire à des prostituées. Une ligne de défense que l’ex-patron du FMI espère maintenant pouvoir faire entendre devant la cour de cassation, devant laquelle ses défenseurs ont annoncé se tourner désormais pour tenter d’obtenir l’annulation de la procédure.