Florange, un symbole pour François Hollande, comme le fut Gandrange pour Nicolas Sarkozy. Les deux sites sidérurgiques sont à 15 kilomètres de distance, dans cette Lorraine industrielle sinistrée. Gandrange a fermé, malgré la promesse de Nicolas Sarkozy en 2007. L'avenir de Florange, lui, reste suspendu. François Hollande était venu sur le site, pendant la campagne présidentielle. Il n'avait alors pas de promesse mais pris un engagement : lutter contre les démantèlements.
Neuf mois plus tard, place aux travaux pratiques. La pression est sur Mittal pour qu'il cède l'ensemble du site, et pas seulement sa partie la moins rentable. D'où la sortie fort remarquée cette semaine d'Arnaud Montebourg en faveur d'une nationalisation. Cela fleure bon les années 80, ça énerve le patronat, mais le ministre du Redressement industriel n'est pas démenti par l'Elysée. Au contraire, son collègue de l'Economie Pierre Moscovici lui apporte son soutien, et pourtant les deux hommes ne s'apprécient guère... Mais la nationalisation, temporaire, n'est pas un objectif en soi, juste un moyen de pression sur Mittal.
Alors que la classe ouvrière s'est détournée de lui depuis son élection, François Hollande sait qu'il joue gros politiquement dans cette affaire, dans sa capacité à convaincre que le «redressement industriel» n'est pas un slogan de plus.