Nicolas Sarkozy peut-il empêcher la poursuite d’une guerre fratricide qui met en danger la survie de l’UMP ? C’est la question qui se pose désormais.
L'ancien président est, dans un premier temps, resté éloigné de la guerre Copé-Fillon pour la présidence du parti. Mais certains espèrent maintenant que Nicolas Sarkozy va s'impliquer pour calmer les deux belligérants. Alain Juppé lui-même, dont la médiation a échoué dimanche, a affirmé que l’ancien président de la République était « le seul responsable à disposer de l’autorité suffisante pour proposer une solution de sortie de crise à l’UMP ».
Premier signe vraiment tangible d'une reprise en main, Nicolas Sarkozy a déjeuné avec François Fillon. Sur la table, deux dossiers principaux sur lesquels l’ancien président de la République devrait essayer d’amener François Fillon à assouplir sa position. Et d’abord, celui du recours à la justice pour contester la validité de l'élection de Jean-François Copé.
François Fillon a déjà mandaté des huissiers pour se rendre à l'UMP et saisir les documents de vote en vue d’engager des poursuites. Mais une autre question préoccupante est à l’ordre du jour : la création d’un groupe séparé à l'Assemblée nationale par les partisans de François Fillon. Elle provoquerait une rupture irréversible au sein de l'UMP.
Sarkozy rentre dans le jeu
Nicolas Sarkozy aurait aussi parlé à Jean-François Copé. Une conversation téléphonique décrite comme « longue et chaleureuse » par les proches du maire de Meaux. Une conversation au cours de laquelle Nicolas Sarkozy aura peut-être évoqué tout de même l'hypothèse d'un nouveau vote, au moins dans les départements qui posent problème. Une hypothèse que Jean-François Copé refuse toujours d'envisager.
La crise est vraiment grave à l'UMP. Et le risque d'explosion, ou au moins de scission, est bien réel. Nicolas Sarkozy n'a plus vraiment le choix. Il doit faire quelque chose. Reste à savoir s’il réussira à convaincre Jean-François Copé et François Fillon d’arrêter l’escalade avant qu’il ne soit trop tard.