UMP : Copé droit dans ses bottes, Fillon jusqu'au-boutiste, Sarkozy attendu

Dans un communiqué publié ce dimanche 25 novembre peu avant 20 heures, Alain Juppé a déclaré que les « conditions » de sa médiation pour la présidence contestée de l'UMP n'étaient « pas réunies » et que, par conséquent, sa mission était « achevée ». Jean-François Copé a donc déclaré s'en remettre aux conclusions de la commission des recours, qui a repris ses travaux. François Fillon a annoncé son intention de saisir la justice. Quant à Nicolas Sarkozy, il pourrait revenir dans la danse.

« Alain Juppé, constatant que ses propositions n'ont pas été acceptées, estime que les conditions d'une médiation ne sont pas réunies. En conséquence, il considère que sa mission est achevée », a indiqué dimanche soir le maire de Bordeaux dans un communiqué lu à l'AFP par un de ses proches, alors qu'il avait réuni à l'Assemblée, depuis moins de trois quarts d'heure, les deux ennemis du parti, Jean-François Copé et François Fillon.

Invité à s'expliquer ce lundi matin sur la radio RTL, Alain Juppé considère qu'il revient désormais à Nicolas Sarkozy d'intervenir. « Est-ce que Nicolas Sarkozy peut calmer le jeu et inciter les parties à se remettre autour de la table pour discuter d'une solution ? C'est a lui de jouer », a clairement posé l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

Nicolas Sarkozy doit même déjeuner avec François Fillon ce lundi. « Il n'est pas exclu qu'il fasse un communiqué pour dire qu'il faut mettre un terme à tout cela mais je ne pense pas qu'il descende dans la mêlée », explique le lieutenant de l'ancien président Claude Guéant sur Europe 1.

L'heure est grave : de plus en plus de voix s'élèvent pour annoncer la « mort » de l'UMP.

De son côté, Jean-François Copé a dit, ce dimanche, s'en remettre encore et toujours à la commission interne des recours de l'UMP, pour qu'elle proclame le nom du vainqueur de l'élection interne de dimanche dernier. Celle-ci - la commission nationale des recours de l'UMP, instance chargée d'examiner les « irrégularités » de l'élection à la présidence du parti - a d'ailleurs repris ses travaux, et pourraint annoncer le nom d'un vainqueur dès ce lundi.

L'ex-Premier ministre François Fillon a, pour sa part, annoncé qu'il allait saisir la justice après l'échec de la médiation d'Alain Juppé, malgré la désapprobation de ce dernier, exprimée sur RTL ce lundi. « Soucieux de sortir de l'impasse dans laquelle les coups de force successifs de Jean-François Copé ont plongé notre parti, je saisirai la justice pour rétablir la vérité des résultats et rendre la parole aux militants », a écrit M. Fillon dans un communiqué, peu après l'échec de la rencontre. Par la voie d'un second communiqué, l'ancien chef du gouvernement a annoncé, ce lundi, qu'il demandait la saisie des données électorales du scrutin.

« Transférer cette querelle aux mains de la justice, tout à fait à l'extérieur du mouvement, c'est aggraver la cassure et augmenter les risques d'explosion », estime Alain Juppé.

Ce lundi, Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle, a quant à elle proposé la tenue d'un nouveau vote. Une suggestion immédiatement douchée par Jean-François Copé. « Ce n'est pas que je ne veux pas, c'est que ce n'est pas responsable », a balayé le député. Et d'ajouter, droit dans ses bottes : « l'élection, elle a eu lieu. Ce qu'on attend du juge de l'élection, c'est qu'il proclame les résultats au vu de ce qu'il a observé. Quand il y a des fraudes observées sur une part infime de l'électorat, on ne va pas demander à tout le monde de revoter. »

Avec AFP

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