La décision a été annoncée dans la nuit. Déjà dégradée par Standard and Poor's au début de l'année, la France est encore une fois sanctionnée, avec une note abaissée d'un cran, à AA1. Les motifs de dégradation invoqués par l’agence Moody’s sont largement connus par les investisseurs. Or, pour le moment, ces derniers n’ont pas du tout hésité à acheter des obligations françaises.
Moody’s cite les perspectives budgétaires incertaines de la France. On sait déjà que la plupart des investisseurs doutent de la capacité du gouvernement conduit par Jean-Marc Ayrault à atteindre ses objectifs de réduction du déficit budgétaire.
L’agence new-yorkaise fait également état de la détérioration de l’économie française. Celle-ci est, selon Moody’s, aggravée par des faiblesses structurelles : la rigidité du marché du travail et le faible niveau d’innovation qui entraîne une perte durable de compétitivité pour les industries notamment à l’exportation.
Perspective négative
Le plus humiliant pour le gouvernement français n’est pas tant la dégradation en soi mais le maintien de la France sous perspective négative, c'est-à-dire la probabilité de nouvelles dégradations. Cela implique un manque de crédibilité des réformes engagées par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Cette décision ne devrait cependant pas avoir de conséquences trop lourdes. C'est bien sûr un coup dur, mais qui ne devrait pas avoir d'effets sur les capacités d'emprunt de la France. Les taux ne devraient pas flamber comme ceux de l'Espagne ou de l'Italie. Selon le ministre des Finances Pierre Moscovici, qui a rapidement réagi à cette annonce, il s'agit surtout d'une sanction de la gestion du passé. La France est encore bien notée, a-t-il ajouté.