Avec notre envoyé spécial à Ajaccio, Frank Alexandre
L’atmosphère était lourde, même pesante à Ajaccio. Le convoi funéraire a traversé la ville dans le plus grand silence. Un millier de personnes se sont massées derrière le cercueil de Jacques Nacer. Un tel rassemblent ne s’était pas vu ici depuis l’assassinat du préfet Erignac en 1999.
La cathédrale Santa-Maria-Assunta était bien trop petite pour accueillir cette foule, venue honorer la mémoire du président de la Chambre de commerce, abattu mercredi. Le parvis de la cathédrale a donc été sonorisé pour que chacun puisse suivre l’oraison funèbre.
Après le chant du Dio vi salve Regina, plusieurs personnalités, dont le préfet de Corse, Patrick Strzoda, ont fait une allocution. Puis, en fin de matinée, la dépouille de Jacques Nacer a été mise en terre au cimetière des Sanguinaires.
Au-delà de l’hommage, ces obsèques sont aussi le moyen pour les Corses de clamer leur ras-le-bol face à la violence qui gangrène l’île. Et pour manifester leur colère, les commerçants de la ville ont baissé leurs rideaux jusqu’à midi. Le cœur de la ville s’est donc arrêté ce matin. Ajaccio était une ville morte.