Criminalité en Corse: blanchiment d'argent et délinquance économique dans le viseur du gouvernement

Jean-Marc Ayrault a annoncé ce lundi 22 octobre dix mesures pour renforcer la lutte contre le crime organisé en Corse, six jours après l'assassinat d'Antoine Sollacaro, célèbre avocat d'Ajaccio. Le Premier ministre a assuré qu'«une attention particulière» serait portée à la délinquance économique et au blanchiment d'argent.

Intérieur, Justice, mais également Economie et Budget. Rien qu'à l'énoncé des ministères présents ce matin à Matignon, il était aisé de déterminer sur quel point l'accent allait être mis : la délinquance économique et le banchiment d'argent.

« Les affaires économiques et financières sont à l'origine de la plupart des homicides dans l'île », a déclaré Jean Marc Ayrault. Et pour lutter contre le blanchiment d'argent sale, la première mesure prise par le Premier ministre est la création d'une cellule interministérielle de coordination qui sera pilotée depuis Matignon. Ses prérogatives : l'inspection et le soutien aux services de l'Etat, mais aussi fixer les axes du contrôle fiscal en Corse.

Les moyens d'enquête spécialisés seront renforcés pour tenter d'identifier les circuits financiers souterrains. Afin de mener à bien ces objectifs, les effectifs de la gendarmerie et de la police seront renforcés, les parquets de Bastia et Ajaccio aussi, avec l'arrivée de juges d'instruction spécialisés dans la criminalité financière.

Le gouvernement est donc décidé à déployer les gros moyens pour stopper le déferlement d'une violence d'origine mafieuse en Corse. Jean-Marc Ayrault en appelle également à l'esprit de responsabilité des Corses.

Reste à savoir si ces nouveaux moyens, en réponse aux maux endémiques de l'île, suffiront. Car en Corse, l'omerta, la détention d'armes à feu et la vendetta, font partie de la culture collective.

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