France: le Premier ministre présente une série de mesures pour prévenir la criminalité en Corse

L'assassinat mardi 16 octobre 2012 du célèbre avocat corse Antoine Sollacaro a enfoncé un peu plus l'Ile de Beauté dans la spirale de la violence, poussant le gouvernement à réagir. Ce lundi 22 octobre, le Premier ministre Jean Marc Ayrault, après une réunion avec les ministres de l'Intérieur, de la Justice, de l'Economie et du Budget, présentera une série de mesures spécifiques pour cette région devenue la plus criminogène d'Europe.

Mardi dernier, il n'a fallu que quelques secondes au tueur et à son complice, qui pilotait une puissante moto, pour exécuter froidement le bâtonnier Sollacaro et ensuite disparaître dans le flot de la circulation. Ce quinzième assassinat en Corse depuis le début de l'année, moins de deux heures après celui d'un ancien militant nationaliste reconverti dans l'immobilier, a jeté une lumière crue sur l'impunité dont jouissent les assassins en Corse.

Avec une moyenne de seize assassinats par an, cette île qui ne compte qu’un peu plus de 300 000 habitants est devenue la région la plus dangereuse d'Europe, loin devant la Sicile ou la Calabre. Triste record. C'est aussi la région française où l'on est le plus armé : 30 000 armes à feu y sont recensées, soit une pour dix habitants. Et bien sûr sans compter celles détenues illégalement.

La stupeur provoquée par le meurtre d'Antoine Sollacaro pousse aujourd’hui le gouvernement à réagir. Matignon annonce l'adoption d'une directive pénale spécifique à la Corse, avec pour objectif de renforcer la coordination entre policiers et magistrats. Et pour s'attaquer aux racines du mal - l'économie souterraine, le racket, les trafics -, des renforts devraient être annoncé dans le domaine financier et fiscal, afin de lutter efficacement contre la spéculation immobilière et tenter de contrôler l'entrée d'argent sale dans l'économie insulaire.

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